PROCHAINE FÊTE DES ANCIENS LE 23 MARS 2025

 

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Le commandant Hubert Faure fête mercredi ses 100 ans. Il faisait partie des Français du commando Kieffer, qui débarquèrent sur la plage de Ouistreham, le 6 juin. Le héros se souvient de cette dure et très longue journée.
Avant de débarquer avec le commando Kieffer,cmdFaurele 6 juin, Hubert Faure avait déjà derrière lui des années de guerre, d'instruction et d'action, d'emprisonnement et d'évasion. Celui qui fut nommé ensuite enseigne de vaisseau, et dont le commandant Kieffer fut en 1945 le témoin de mariage, se souvient, au jour de ses 100 ans, de tout, comme si les événements avaient eu lieu hier. Au début de 1944, quand il s'envole pour l'Angleterre, il rejoint la Patriotic School, à Londres, puis le camp Kimberley, où l'on formait les commandos. Il change d'arme pour la marine et part s'entraîner au Pays de Galles pendant trois mois.

«C'était très dur, se souvient-il. Il fallait vraiment être des acrobates... Le matin on faisait ce qu'on appelait les 7 miles, que nous devions couvrir en moins d'une heure avec 30 kg de bagage sur le dos et l'arme en plus. Ceux qui ne pouvaient pas suivre étaient éliminés.» Après avoir reçu leur béret vert, les 177 hommes du commandant Kieffer rattachés au commando britannique numéro 4, sont mis au secret pendant quinze jours et mémorise les éléments de tout le secteur où ils vont débarquer en détail, «du moindre commerce au nom des officiers allemands. Chacun avait une mission donnée».
Le jour J, Hubert Faure se souvient d'avoir sauté dans l'eau au milieu des corps. De s'être tassé dans le sable. «Des escadrilles lançaient des écrans de fumée sur la plage. À chaque fois on faisait un saut, puis on se terrait à nouveau dans le sable... Il y avait des bateaux de toute sorte, des cuirassés, des destroyers... C'était inouï. Parmi nous, l'aumônier Naurois assistait tous les blessés et les mourants sur la plage. Quel que soit leur camp... Puis Kieffer est arrivé avec son char et nous avons fini par prendre le casino de Ouistreham et faire la liaison avec les parachutistes du pont de Bénouville (Pegasus Bridge) avant d'aller libérer Amfreville, notre mission. «Les champs avaient été nettoyés par les parachutistes, qui s'étaient déjà emparé de tous les tracteurs pour arracher les "asperges de Rommel" ces poteaux reliés entre eux avec des barbelés pour empêcher les atterrissages...»
À savoir
177 fusiliers français venus de toutes les régions de France et de l'étranger composaient le commando Kieffer. Au soir du 6 juin, 10 avaient été tués et 34 blessés gravement. «La veille, ceux qui le voulaient pouvaient encore se désengager. Mais nul ne l'a fait», se souvient Hubert Faure.